Le nez de bébé commence à couler ou à se boucher ? Il se pourrait bien que ce soit un rhume ! C’est une infection très fréquente chez les bébés et les enfants et à laquelle on se retrouve nécessairement confronté en tant que parent. Fort heureusement, elle est plutôt bénigne mais il faut savoir adopter les bons gestes pour éviter d’éventuelles complications. Comment reconnaître un rhume ? Quels gestes adopter ? Quand amener mon enfant chez le pédiatre ou le médecin ? Comment prévenir cette infection ? On vous en dit un peu plus.
Le rhume c’est quoi ?
Le rhume est une infection très fréquente du nez, des fosses nasales, de la gorge et des voies respiratoires, causée par des virus. Il existe des centaines de virus différents. Les enfants, dont l’immunité secondaire (ou acquise) est en cours de développement, sont donc particulièrement vulnérables. Au cours de leurs premières années de vie, les enfants peuvent attraper jusqu’à 6 à 10 rhumes par an ! Et c’est d’ailleurs comme cela qu’ils vont renforcer leurs défenses immunitaires.
Le rhume chez les enfants est en général bénin et guérit spontanément. Cependant il arrive qu’il se complique d’une surinfection bactérienne causant des troubles plus embêtants ou plus graves comme une sinusite, une bronchite, une pneumonie ou même une conjonctivite ou une otite. Chez les bébés, notamment ceux de moins de 3 mois, l’encombrement des voies aériennes peut en plus entraîner des difficultés à respirer ou à téter. Le rhume et ses symptômes, doivent donc être pris au sérieux et traités avec soin.
Comment attrape-t-on un rhume ?
Le rhume peut s’attraper de différentes manières. C’est une maladie plutôt contagieuse. Les contaminations se font donc le plus souvent au sein de la famille ou entre frères et sœurs ou encore à l’école ou à la crèche. Le mode de contamination peut être direct au contact d’une personne infectée, indirect par le contact d’un objet ou d’une surface contaminés, ou bien par l’air avec les gouttelettes propulsées par la toux ou les éternuements d’une personne contagieuse. Une allergie, une poussée dentaire ou un coup de froid peuvent aussi favoriser un rhume en provoquant une congestion nasale.
Le système respiratoire se compose du nez (narines, fosses nasales, sinus), de la gorge (pharynx, larynx, trachée) et des poumons (bronches). Toutes ces régions présentent des muqueuses qui jouent un rôle d’interface et de barrière avec le milieu extérieur. De nombreuses cellules de l’immunité (primaire ou innée) constituent une première ligne de défense contre les agents pathogènes (virus, bactéries, microbes, germes…) susceptibles de provoquer une maladie.
Il arrive dans certaines conditions, qu’un pathogène puisse traverser ces barrières et infecter l’individu. Le corps va alors essayer de se défendre : c’est la réponse immunitaire. Elle se traduit par une inflammation locale qui va favoriser la mise en alerte du système immunitaire pour combattre l’infection. Malheureusement cette même réaction va aussi provoquer des symptômes caractéristiques du tissu atteint, par irritation de la muqueuse. Dans le cas du rhume, l’atteinte des voies respiratoires va ainsi se traduire par une sécrétion de mucus au niveau du nez ou parfois des bronches.
Quels sont les symptômes du rhume ?
Le rhume chez l’enfant va se manifester par des signes spécifiques, comme un écoulement nasal (nez qui coule) ou une congestion nasale (nez bouché), des maux de gorge, des éternuements, de la toux, et des signes plus généraux comme de la fièvre, de la fatigue, une perte d’appétit ou encore des maux de tête. Les symptômes sont variables et peuvent être plus ou moins gênants.
Un nouveau-né pourra présenter une fatigue inhabituelle, dormir beaucoup la journée, se réveiller beaucoup la nuit en toussant, pleurer ou bien être très irritable.
Le rhume, est-ce que c’est grave ?
Le plus souvent bénin, le rhume peut se traduire chez les tout-petits bébés par des troubles respiratoires ou une difficulté à s’alimenter qui peuvent constituer un vrai enjeu, voire un motif d’admission aux urgences. Il faut donc être particulièrement vigilant pour les nourrissons de moins de 3 mois, naturellement plus fragiles et qui ont besoin de téter pour s’alimenter plusieurs fois par jour.
De manière générale, il faut être attentif et surveiller. Une difficulté à respirer (respiration rapide, sifflement, tirages…), une perte d’appétit importante et prolongée, de la toux, des vomissements,les lèvres bleues, une fièvre supérieure à 38,5° en température rectale qui persiste, sont des éléments qui doivent vous amener à demander un avis médical. En cas de doutes, n’hésitez pas à consulter votre pédiatre.
Quelle conduite à tenir pour soigner le rhume de bébé ?
Un rhume simple pour un bébé correspond le plus souvent à une rhinite avec écoulement nasal. Les symptômes peuvent durer une à deux semaines avant de disparaitre naturellement. Il n’est pas nécessaire d’aller chez le pédiatre sauf en cas de complications ou de symptômes persistants. Pensez à surveiller la fièvre et l’évolution des signes cliniques (toux, congestion, respiration…)
Pour le traitement, on va essentiellement chercher à soulager les symptômes et essayer d’éviter les complications liées au rhume.
Tout d’abord, il faudra prendre soin de bien laver le nez de votre enfant. Un lavage régulier est un moyen naturel et efficace pour limiter l’obstruction nasale. Il permet également de diminuer le risque de surinfections bactériennes.
Pour les plus petits, on utilise des pipettes de sérum physiologique. Il y a plusieurs techniques en fonction de l’importance de l’obstruction. L’utilisation d’un mouche bébé est également possible quand le nez est très bouché mais il est à manipuler avec précaution. Pour les bébés un peu plus grands, un spray nasal avec une solution saline est très ludique et peut être associé au mouchage lorsque l’enfant acquiert cette compétence.
À noter que la diffusion d’huiles essentielles pour déboucher le nez n’est pas recommandée pour les bébés puisqu’elles peuvent contenir des irritants.
En cas de fièvre légère ou de douleur, il est possible de donner du paracétamol (doliprane) par voie orale ou en suppositoire. Le dosage dépend du poids de votre enfant. Demandez conseil à votre pharmacien, lisez attentivement la notice et respectez les posologies. Les méthodes naturelles peuvent aussi aider en cas de fièvre : découvrir bébé, lui donner un bain… Si la fièvre ne diminue pas, persiste plusieurs jours ou si elle est supérieure à 39°, consultez votre médecin.
En cas de toux légère, n’administrez pas de sirops contre la toux ou de traitement décongestionnant sans avis médical. La toux est un phénomène naturel et permet d’éliminer les sécrétions. Elle peut néanmoins être gênante, surtout la nuit, puisque qu’elle va réveiller bébé. Si la toux l’empêche de dormir et de se reposer ou bien si elle est importante, grasse ou purulente (de couleur jaune, tirant vers le marron ou le vert), n’hésitez pas à consulter votre pédiatre qui pourra vous prescrire des traitements adaptés.
Les symptômes diminuent en général rapidement et spontanément. Cependant, il arrive aussi que le rhume puisse se compliquer d’une surinfection qui peut toucher la sphère ORL (otite, sinusite, laryngite, pharyngite), les yeux (conjonctivite) ou les poumons (trachéite, bronchite…) avec des symptômes plus gênants notamment chez les tout-petits ou les sujets à risque (asthme). Il faut donc bien surveiller l’évolution d’un rhume et, en cas de persistance ou d’aggravation des symptômes, demander un avis médical si besoin.
Et pour les allergies ?
Certains rhumes notamment chroniques, peuvent être favorisés par une sensibilité allergique causant une rhinite allergique. Un allergène est dans ce cas responsable d’une réaction allergique qui peut causer une congestion nasale, des éternuements, ou une irritation oculaire ou cutanée. Il peut s’agir de poussières, d’acariens, de pollen, de poils d’animaux, de moisissures, de champignons (humidité sur les murs) ou encore de parfums… Dans ces cas-là, il est indispensable de déterminer le ou les allergènes en cause pour limiter l’exposition. Parlez-en à votre médecin, il pourra aussi prescrire, si nécessaire, des traitements contre les allergies (antihistaminique).
Prévention des rhumes
La prévention des rhumes comprend des mesures visant à limiter la transmission mais aussi des soins d’hygiène de base qui permettent de limiter le risque d’infection et de surinfection.
Le lavage des mains est le moyen principal de diminuer le risque de transmission. Lavez-vous régulièrement les mains avec du savon, surtout avant de manipuler votre bébé ou de jouer avec votre enfant. Il peut aussi être utile de laver les mains d’un bébé surtout à partir du moment où il commence à être plus mobile et à toucher les objets se trouvant à sa portée. Si bébé coule du nez, se touche le nez puis se frotte les yeux, le lavage régulier des mains de bébé est indiqué pour limiter une contamination bactérienne des yeux (conjonctivite). Il est aussi possible de procéder à une toilette des yeux, une ou deux fois par jour, avec des compresses stériles non tissées et une solution pour lavage ophtalmique en pipette.
Pour les nourrissons de moins de 3 mois, on prendra soin, dans la mesure du possible, de les tenir éloignés des personnes atteintes d’un rhume.
Pour les enfants un peu plus grands, il faudra leur apprendre, en plus du lavage des mains, à utiliser un mouchoir quand le nez coule, à tousser ou à éternuer dans son coude…
Pour le reste, le meilleur moyen de prévenir le rhume des bébés est de leur laver le nez régulièrement avec du sérum physiologique. Chez un nourrisson, c’est un soin qui peut être effectué une ou deux fois par jour, que le nez vous paraisse bouché ou pas. Cela permet de limiter les stases et de diminuer les risques d’infection. Bien sûr si le nez est bouché, on pourra répéter l’opération plusieurs fois par jour en fonction des besoins. Les périodes de poussées dentaires s’accompagnent aussi souvent d’une augmentation des sécrétions. Le lavage du nez sera donc essentiel pour prévenir le rhume. Chez les bébés un peu plus grands on pourra utiliser un spray nasal et leur apprendre à se moucher.
De manière générale, on pensera aussi à bien couvrir bébé quand il fait froid, notamment au niveau du cou, du dos et du ventre. En été, on veillera à ne pas laisser bébé au courant d’air ou sous une climatisation.
Malgré toutes ces précautions, sachez que le rhume, même moins fréquent, sera inévitable. Il fait partie du parcours initiatique du système immunitaire de l’enfant Si le rhume arrive, il vous suffira de soulager au mieux les symptômes, de suivre leur évolution et de consulter le pédiatre en cas d’aggravation.
Article écrit et illustré par Pierre Del Aguila, Masseur-Kinésithérapeute DE, Ostéopathe D.O., Enseignant en Thérapie Manuelle et papa artiste