La bronchiolite bébé : contagion, symptômes et traitement

La bronchiolite bébé correspond à une infection virale aiguë qui va affecter le nourrisson au niveau des bronchioles du poumon. Elle est très contagieuse, donnant lieu à une vague épidémique hivernale. Si elle reste le plus souvent bénigne, elle peut parfois être grave notamment chez les bébés de moins de 3 mois. Les symptômes sont parfois impressionnants avec une toux importante, un encombrement nasal et bronchique, une gêne respiratoire et des difficultés à s’alimenter. Elle doit être diagnostiquée au plus tôt, traitée et suivie avec soin afin d’éviter d’éventuelles complications ou une hospitalisation notamment chez les bébés les plus jeunes.

Qu’est-ce que la bronchiolite ? Comment la reconnaitre ? Comment réagir en cas d’infection ? On répond à toutes ces questions smiley

Qu’est-ce que la bronchiolite du nourrisson ?

La bronchiolite chez le bébé est une infection virale causée le plus souvent par un virus appelé Virus Respiratoire Syncytial (VRS). Il affecte les nourrissons, en général avant l’âge de 2 ans, en provoquant une inflammation des parois des bronchioles.

voies respiratoires d'un bébé

Le système respiratoire se compose des voies aériennes supérieures (avec le nez, les narines, les fosses nasales, les sinus, la bouche, le pharynx et le larynx) et des voies aériennes inférieures avec la trachée et les deux poumons. Le poumon est formé d’une multitude de bronches elles-mêmes subdivisées en bronchioles. Pour permettre la respiration, ces voies doivent être libres et dégagées de tout encombrement.

Les bronchioles et les différentes parties du système respiratoire, sont tapissées de muqueuses. Le mucus sécrété participe à la protection du système respiratoire en emprisonnant les particules et en permettant leur élimination. Grâce au tapis muco-ciliaire, les poumons sont naturellement capables de faire remonter les sécrétions qui sont ensuite expectorées ou bien avalées et digérées.

Les muqueuses jouent de plus un rôle de barrière avec le milieu extérieur. La présence de nombreuses cellules de l’immunité constitue une première ligne de défense contre les agents pathogènes comme les virus, les bactéries, les microbes ou les germes à l’origine des maladies infectieuses.

Lorsqu’un pathogène parvient à traverser cette barrière, il infecte l’individu. Le corps va alors tout mettre en œuvre pour se défendre : c’est la réponse immunitaire. Elle entraine une réaction inflammatoire des tissus infectés qui favorise la mise en alerte du système immunitaire pour lutter contre l’infection.

Dans le cas de la bronchiolite, l’atteinte virale des voies respiratoires va se traduire par une sécrétion abondante de mucus au niveau du nez et des bronchioles à l’origine d’un encombrement des voies respiratoires.

Quels sont les symptômes de la bronchiolite bébé ?

La bronchiolite chez le nourrisson se manifeste par des signes caractéristiques de pneumopathie virale.

Dans les premiers jours, le bébé va présenter des signes généraux comme de la fièvre et de la fatigue, mais aussi des signes traduisant l’atteinte des voies respiratoires avec le plus souvent une rhinite ou une rhinopharyngite (nez qui coule ou qui se bouche, irritation de la gorge), une toux sèche et des difficultés respiratoires avec une respiration rapide et des sifflements…

bronchiolite bébé : la fièvre comme symptome

Les premiers jours sont les plus critiques, particulièrement pour les nouveau-nés. L’obstruction nasale ou bronchique, en plus de perturber la respiration, peut provoquer des difficultés pour s’alimenter ou dormir. En effet, dans leurs premiers mois de vie, les nourrissons respirent essentiellement par le nez. Ils ont donc besoin d’avoir des voies aériennes dégagées pour pouvoir téter ou prendre le biberon, ou encore pour dormir paisiblement sans réveil intempestif.

Si la gêne provoquée par les symptômes devient trop importante, il est indispensable de consulter au plus vite. Le médecin pourra décider si besoin d’une hospitalisation pour aider bébé à passer la période symptomatique aiguë sans risque.

Quand tout se passe bien (le plus souvent), bébé reste à la maison. Après quelques jours, les signes cliniques diminuent progressivement avec une amélioration de la respiration, une toux plus grasse et efficace avec expectoration de mucus purulent, une évacuation facilitée des mucosités nasales ainsi qu’une amélioration de l’alimentation et du sommeil.

Quelle est la durée d’une bronchiolite chez le bébé ?

La bronchiolite bébé dure en moyenne 10 jours, la toux ou l’encombrement nasal pouvant persister légèrement au-delà de cette période.

Dois-je hospitaliser bébé pour une bronchiolite ?

L’hospitalisation d’un bébé pour une bronchiolite est relativement rare mais elle est indispensable en cas de détresse respiratoire, de difficulté majeure pour s’alimenter ou boire, de déshydratation du bébé, ou encore de fièvre importante. Elle permet de donner au bébé les soins dont il a besoin pendant la période aiguë de la maladie et d’assurer sa surveillance jusqu’à la guérison. Les soins dépendent de la gravité de l’atteinte.

L’hospitalisation peut aussi être indiquée par le médecin dès le début de la maladie en cas de pathologie déjà existante qui pourrait constituer un facteur de risque (pathologie pulmonaire chronique, asthme du nourrisson…)

La durée de l’hospitalisation est en moyenne de 2 à 4 jours mais dépend surtout de l’évolution clinique de l’enfant.

La bronchiolite bébé est-elle contagieuse ? Combien de temps ?

Lorsqu’un bébé est infecté par le virus responsable de la bronchiolite du nourrisson, il devient contagieux. Le virus est alors présent dans la salive et les diverses sécrétions (nasales, bronchiques…) jusqu’à la fin des symptômes.

La bronchiolite se transmet le plus souvent de manière directe, au contact d’un bébé ou d’un enfant infecté (éternuement, postillons, toux…), ou bien de manière indirecte par contact avec un objet contaminé (jouets, peluches, tétines, verres, mouchoirs…)

Les adultes sont habituellement immunisés contre ce virus, mais ils peuvent le transmettre. Le lavage régulier des mains (les vôtres et celles de votre enfant) ainsi que l’ensemble des gestes barrières sont donc essentiels pour limiter les contaminations.

En période épidémique, surtout pour les bébés de moins de 3 mois, il faudra éviter autant que possible les lieux où le risque d’être en contact avec des personnes enrhumées est accru (transports en commun, magasins…).

À la maison, si vous avez d’autres enfants, évitez d’échanger au sein de la famille les tétines, les biberons, les couverts non nettoyés… surtout si vous ou l’un de vos enfants êtes enrhumés. Il faut aussi essayer de ne pas trop embrasser bébé pendant la durée des symptômes. C’est dur, mais on pourra se rattraper après J

Enfin, bronchiolite ou pas, veillez à ne pas exposer les nourrissons dont les poumons sont fragiles, à des environnements enfumés.

Comment reconnaitre une bronchiolite ? Symptômes de début

Dès le début de l’automne, en hiver et jusqu’au début du printemps, surtout en période épidémique, la manifestation soudaine d’une congestion nasale (nez qui coule ou qui se bouche comme dans le rhume), une toux sèche associée à une respiration rapide, sifflante ou bruyante doivent évoquer une bronchiolite et vous amener à consulter le pédiatre sans tarder.

Une prise en charge précoce est de meilleur pronostic et permet d’éviter les complications et les hospitalisations.

principaux symptomes d'une bronchiolite bébé

Le pédiatre effectue un examen physique, ausculte le bébé et peut mesurer la saturation en oxygène pour poser un diagnostic et déterminer la conduite à tenir. Les examens complémentaires comme les radiographies ne sont pas indiqués, sauf en cas de doute sur la nature de l’affection ou si l’évolution laisse supposer un autre diagnostic.

Que faire si bébé a une bronchiolite ?

Si le diagnostic de bronchiolite est confirmé, sans facteurs de gravité nécessitant une hospitalisation, il vous faudra garder votre enfant à la maison. Au cours des 3 premiers jours il sera essentiel de :

- Traiter au mieux les symptômes (lavage de nez, paracétamol si fièvre…)

- Surveiller l’évolution : Une fièvre supérieure à 39° qui ne diminue pas avec du paracétamol (doliprane) ou qui persiste plusieurs jours, une aggravation des signes de détresse respiratoire (augmentation des sifflements, respiration accélérée et bruyante, battement des ailes du nez, tirage intercostal ou sous costal, respiration abdominale, dyspnée, lèvres bleues...), une toux irritative trop fréquente (quinte de toux), des vomissements, une difficulté à s’alimenter ou à dormir doivent vous alerter. En cas d’aggravation, il faudra consulter à nouveau votre pédiatre ou aller aux urgences.

Pour les bébés de moins de 3 mois, les prématurés ou les enfants qui souffrent d’autres pathologies (maladies pulmonaires chroniques, immunodéficience, maladie chronique grave…) la vigilance devra être accrue. N’hésitez pas à demander un avis médical en cas de doute.

nourrisson chez le pédiatre pour une bronchiolite

Quel est le traitement de la bronchiolite chez bébé ?

Le pédiatre vous indiquera comment prendre en charge les symptômes d’une bronchiolite du nourrisson et vous expliquera les signes auxquels être attentifs pour surveiller l’évolution. En fonction des signes cliniques, vous conviendrez peut-être d’un autre rendez-vous pour vérifier que la maladie évolue dans le bon sens.

En dehors de pathologies déjà existantes, aucun médicament n’est recommandé pour le traitement de la bronchiolite. Les corticoïdes, les bronchodilatateurs (ventoline) et les mucolytiques n’ont pas montré d’utilité. Les traitements antitussifs, les expectorants et les fluidifiants sont quant à eux contre-indiqués pour les enfants de moins de 2 ans.

La bronchiolite est due à un virus, les antibiotiques ne sont donc pas utiles sauf en cas de surinfection bactérienne associée.

Le traitement est donc avant tout symptomatique et repose principalement sur le lavage du nez. Celui-ci est essentiel pour dégager les voies respiratoires et permettre à l’enfant de respirer librement. Le lavage du nez doit être effectué plusieurs fois par jour, de préférence avant les tétées ou les biberons et avant le dodo du soir pour faciliter l’alimentation et le sommeil du nourrisson. On pourra utiliser les techniques de désobstruction rhinopharyngée qui consistent à introduire du sérum physiologique ou une solution saline dans le conduit nasal pour fluidifier les mucosités et favoriser leur élimination. Le lavage du nez permet aussi de limiter le risque de surinfection ou de complications comme une pneumonie ou une otite.

La diffusion d’huiles essentielles pour décongestionner n’est pas recommandée. Elles contiennent, pour la plupart, des irritants pour les voies respiratoires de l’enfant.

traitement symptomes de la bronchiolite bébé

traitement symptomes de la bronchiolite du nourrisson

En cas de fièvre, le médecin pourra vous prescrire du paracétamol. Respectez bien la posologie en fonction du poids du nourrisson. Les méthodes naturelles peuvent aussi aider : découvrir bébé pour qu’il évacue sa chaleur, lui donner un bain…

Il faut aussi veiller à proposer régulièrement de l’eau ou des biberons pour éviter la déshydratation. N’hésitez pas à fractionner les repas en cas de fatigue ou de difficulté pour manger. Les vomissements pouvant arriver lors d’épisodes de toux, il vaut mieux donner des petites quantités mais fréquemment.

Enfin, on positionne toujours bébé sur le dos pour dormir. Lors des phases d’éveil cependant, il ne faudra pas hésiter à le porter ou le tenir assis, puisque varier les positions favorise l’excrétion des secrétions bronchiques.

Après quelques jours difficiles, bébé va guérir spontanément. On le garde à la maison pendant toute la phase aiguë de la bronchiolite, et le retour en crèche ne sera possible qu’à la fin des symptômes, c’est-à-dire au bout de 5 à 10 jours.

A quoi sert la kinésithérapie respiratoire quand bébé a une bronchiolite ?

En cas de bronchiolite bébé, l’indication de kinésithérapie est posée par le pédiatre en fonction des besoins de votre enfant.

Si la kinésithérapie respiratoire n’est pas recommandée par la HAS (Haute Autorité de Santé) lors d’un premier épisode de bronchiolite, le pédiatre pourra parfois, dans certains cas, prescrire quelques séances au moment de la phase aiguë.

Au cours de ces séances, le kinésithérapeute examinera attentivement le bébé avant de procéder si besoin à des techniques visant à libérer les voies aériennes.

Le traitement est là aussi symptomatique et a pour but d’améliorer le confort du bébé. Le kiné effectuera en général un lavage du nez efficace (et il pourra vous montrer comment faire), et en cas d’encombrement bronchique, des manœuvres d’accélération du flux expiratoire (AFE) favorisant le drainage des poumons et les expectorations. Ces techniques sont relativement douces même si elles peuvent paraitre impressionnantes. Elles ne font à priori pas mal à l’enfant, ce qui ne les rend pas agréables pour autant.

Les techniques plus agressives comme le « clapping » ou les vibrations ne sont plus pratiquées.

Les séances sont en général quotidiennes pendant la durée des symptômes ce qui permet un suivi de la situation clinique. En cas d’aggravation, le kiné pourra vous orienter vers le pédiatre ou les urgences.

Bébé peut-il faire plusieurs épisodes de bronchiolites ?

Certains nourrissons présentent des rechutes, et peuvent tomber à nouveau malades à la faveur d’une nouvelle épidémie avant l’âge de 2 ans.

Si l’enfant semble faire plusieurs bronchiolites, le pédiatre recherchera alors un éventuel terrain atopique, une sensibilité allergique et/ou de l’asthme du nourrisson. Lors de la crise d’asthme, les symptômes ressemblent en effet beaucoup à ceux de la bronchiolite avec une respiration rapide et sifflante, une toux sèche, de la fatigue et des difficultés à s’alimenter et dormir. Le diagnostic sera essentiel pour proposer un traitement adapté.

En conclusion

La bronchiolite bébé est une maladie virale spontanément résolutive et le plus souvent bénigne. Elle doit néanmoins être diagnostiquée précocement et suivie avec soin pour limiter le risque de complication ou d’hospitalisation. Pas d’inquiétude inutile donc, mais il vaut mieux être informé et réactif.

Un encombrement nasal soudain associé à une toux sèche, une respiration rapide, sifflante ou bruyante, une difficulté à s’alimenter ou à dormir doivent vous alerter, notamment en période épidémique et vous amener à consulter le pédiatre rapidement.

Les soins incluent le lavage du nez, l’hydratation régulière de l’enfant (biberons, tétées, eau) et la surveillance des symptômes notamment au cours des 3 premiers jours où toute aggravation doit vous conduire à consulter à nouveau en urgence.

Une fois la période aiguë passée, les signes régressent progressivement en quelques jours et la vie de bébé peut reprendre comme d’habitude smiley

 

Article écrit et illustré par Pierre Del Aguila, Masseur-Kinésithérapeute DE, Ostéopathe D.O., Enseignant en Thérapie Manuelle et papa artiste