La couche bébé progresse ! Avec l’attention croissante portée à notre impact sur l’environnement, de plus en plus de marques de couches jetables remplacent les matières d’origine synthétique par des matières naturelles et renouvelables. Les couches doivent-elles aller à la poubelle, au compost ou au recyclage ? Existe-il des couches biodégradables et compostables ? Les couches sont-elles recyclables ? On fait le point.
Les couches sont-elles biodégradables ?
Malheureusement aucune couche n’est à ce jour biodégradable. Mais on y travaille ! Pour qu’une couche soit qualifiée de biodégradable, il faudrait que toutes les parties qui la composent puissent se dégrader assez rapidement après usage et sans effets dommageable sur le milieu naturel. La décomposition est en fait réalisée par des organismes vivants (micro-organismes comme les bactéries, champignons, algues, etc.) lorsque l’environnement est favorable (conditions particulières de température, d’oxygène, de lumière et d’humidité). La notion de temps est aussi importante. Selon la norme NF EN 13432 (2000), un produit doit se décomposer en moins de 6 mois pour être considéré comme biodégradable.
Chimiquement, la biodégradation est le processus par lequel des molécules complexes se dégradent progressivement en composés plus simple comme du dioxyde de carbone, de l’eau, du méthane et de la biomasse sous l’effet des micro-organismes qui utilise le matériau comme nutriment.
A l’heure actuelle, seules certaines parties de la couche sont biodégradables. Il s’agit de la cellulose dans le cœur absorbant (issue de la pulpe de bois et la plupart du temps certifiée FSC, c’est-à-dire provenant de forêts gérées durablement), ainsi que de certaines matières naturelles renouvelables comme l’amidon de maïs sans OGM qui composent le voile de contact ou l’enveloppe extérieure de certaines couches écologiques. En revanche, il n’existe pas encore d’alternative naturelle pour des parties comme les attaches, les élastiques et le SAP (polyacrylate de sodium), responsable de l’absorption et présent dans toutes les couches. Ainsi, les couches les plus biodégradables aujourd’hui ne le sont qu’entre 50 et 60%.
Dans sa globalité, une couche actuelle mettrait entre 300 et 500 ans à se décomposer. Elle doit donc pour l’instant être jetée à la poubelle comme pour les ordures ménagères.
Attention aux couches qualifiées d’oxodégradables. Elles se fragmentent en petits morceaux sous l’action de la lumière et de l’oxygène mais ces micro-plastiques ne se décomposent jamais complètement favorisant une pollution invisible à l’œil nu mais bien présente. Elles sont donc tout autant polluantes et considérées comme des déchets traditionnels qui doivent également être déposés à la poubelle.
Les couches sont-elles compostables ?
Si un produit compostable est bien biodégradable, un produit biodégradable n’est pas nécessairement compostable. Pour être qualifié de compostable, un produit doit pouvoir se décomposer en moins de 12 semaines et produire du compost qui pourra par exemple être utilisé comme fertilisant.
Les couches ne peuvent donc pas être jetées au compost mais dans les poubelles destinées aux ordures ménagères. Et si un jour les couches pour bébé devenaient compostables, ce serait probablement dans un compost industriel (dans une unité industrielle) plutôt que ménager (dans son jardin). En effet, le compostage industriel d’une couche nécessiterait des conditions de température, d’humidité et d’oxygène particulières pour se dégrader.
Une société française, Les Alchimistes, travaille actuellement sur la création d’une filière de collecte et de compostage de couches, « les couches fertiles », une initiative soutenue par l’ADEME. Certaines crèches d’Île-de-France expérimentent également le dispositif. Les urines, les selles et la cellulose biodégradables sont séparées des autres matières puis mélangées à des déchets alimentaires et enfin stockées dans un composteur électromécanique pendant 10 jours. La couche étant composée à 75% de déchets organiques, elle pourrait constituer une ressource nouvelle et écologique au lieu d’être enfouie ou incinérer. Il faudrait pour cela pouvoir démontrer l’absence de risque sanitaire à composter des déchets humains ce qui est pour l’instant interdit en France. Affaire à suivre !
Les couches sont-elles recyclables ?
Un produit est qualifié de recyclable lorsqu’il peut être réutilisé dans le processus de fabrication d’autres produits. C’est le cas des contenants en carton, verre (bouteilles en verre, bocaux en verre, emballages en verre) ou plastique (bouteilles en plastique, emballages plastique, sacs plastique, pots de yaourt) qui peuvent être recyclés et valorisés afin de contribuer à la réduction des déchets pour l’environnement. Les couches ne sont donc pas encore recyclables.
Une solution de recyclage des déchets de couches et de serviettes hygiéniques permettant le tri et le traitement des déchets existe en Italie. La société Fater, joint-venture entre Procter & Gamble et le groupe Angelini a mis au point un processus qui permet de séparer les différents matériaux qui composent les couches bébé pour les recycler. Les camions récupèrent les couches usagées dans des centres de tri et les déposent sur un tapis roulant. Destination, une chambre de stockage conçue pour limiter la dispersion des odeurs. Les couches sont ensuite transportées dans un autoclave qui les nettoie et les désinfecte. Elles sont ensuite envoyées dans un broyeur puis séchées et séparées matière par matière grâce à un détecteur à infrarouge. Ce cycle complet dure 5h pour 1500 kg de couches. Avec une tonne de couches, l’usine parvient à extraire 150 kg de cellulose, 75 kg de plastique et 75 kg de SAP, le reste correspondant à des déchets organiques.
Le projet devrait être étendu à d’autres pays européens dans les années à venir dont la France ou le volume de déchets de couches est de 3,5 milliards par an. Il faudra pour cela mettre en place un système de tri-sélectif et de collecte des déchets pour les couches. A Vérone, une poubelle intelligente appelée la Fater Smart Bin est en cours d’expérimentation. Il s’agit d’une benne à ordure destinée aux couches usagées, qui est connectée et qui s’ouvre automatiquement lorsqu’elle identifie le consommateur via son smartphone.
Finalement, quelle couche choisir ?
Les couches restent à l’heure actuelle des déchets ménagers. Si, en tant que jeunes parents, vous n’avez pas envie d’utiliser des couches lavables, les couches jetables écologiques ou couches bio restent le meilleur compromis. Elles ne contiennent à priori pas de substances chimiques, de perturbateurs endocriniens, de pesticides (glyphosate) ni d’allergènes, à l’inverse de ce qui a été retrouvé dans la plupart des couches en grande surface, dans les enquêtes successivement menées par le magazine 60 millions de consommateurs et l’Anses.
La cellulose est blanchie TCF sans chlore ni dioxyde de chlore afin d’éviter la formation de substances toxiques comme les dioxines ou les furanes. Elles sont sans parfum, sans lotion, sans colorant et sans latex afin de minimiser le risque d’allergies. Elles privilégient les matières premières renouvelables pour les voiles en contact avec la peau de bébé et les barrières anti-fuites en remplacement du polyéthylène et polypropylène, matières issues de la pétrochimie. Résultat ? Ces couches sont plus saines, plus douces et plus confortables. Elles minimisent considérablement le risque d’avoir des irritations, des rougeurs ou un érythème fessier sur les fesses de bébé. Elles sont donc plus respectueuses de la peau sensible des tout-petits et mais aussi de l’environnement. Il ne faut pas hésiter à regarder dans le détail la composition de la couche et à consulter les rapports d’analyse chimique.
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Article écrit par Andrea, fondatrice de koosh et maman de Robyn et Maxine, illustré par Pierre, papa artiste